jeudi 4 septembre 2014

L'appétit continental dévorant de Yovann Gatineau

Aujourd'hui se joue la dernière partie du championnat de l'union européenne jeunes en République tchèque, et Yovann Gatineau est en train de réaliser quelque chose de grand... de très, très grand! Suite à sa victoire, hier, face au joueur hongrois Tamas Vanczak, le joueur saint-maurien s'est accaparé de la troisème place. Le voilà donc solidement installé sur le podium européen. Rien qu'en écrivant cette phrase on en déjà a le vertige...

Yovann Gatineau respirait déjà la confiance à la ronde 6
face au Roumain Nechita Vlad-Mihai
Oui, mais ce n'est pas terminé. Il reste encore une partie.

Certes, mais il y a vraiment lieu d'espérer très fort, car l'appariement pour la partie la plus importante de la carrière de Yovann lui a été extrêmement favorable: il rencontre sa compatriote Chjara Sabiani, qui pointe à la 9ème place avec un point de retard par rapport à Yovann (4,5 contre 5,5) et surtout, avec 480 points elo de moins que lui (1509 contre 1989).

Alors, j'entends déjà crier tous les entraîneurs, joueurs avisés, mères de familles et autres bons conseilleurs que le classement elo ça ne veut rien dire et gnagnagni et gnagnagna... Bon: désolé d'être la voix discordante, mais moi je crois que le classement elo cela veut bien dire quelque chose (je sais par exemple que je ne battrais jamais un joueur classé 2800 ou 2700 elos).

Le principal obstacle sera l'obstacle psychologique: les commentateurs sportifs évoquent ce problème avec la formule "la peur de gagner". J'ai toujours trouvé cette phrase stupide. Ce n'est pas la peur de gagner qui habite le champion de tennis au moment de servir pour gagner un tournoi du grand chelem, c'est la peur de perdre à un moment où la victoire nous tend les bras et que, soudainement, l'on a en tête toutes les conséquences extrêmement positives que cette victoire comporterait (réaction de notre famille, de nos amis, gains financiers, retombées dans la presse, accomplissement d'années et d'années de travail, la gloire...).

Si Yovann se contente de penser théorie d'ouverture, stratégie, tactique, combinaisons, et rien d'autre qui ne dépasse la partie d'échecs, je ne parie pas un centime sur les chances de son adversaire. Dans le cas contraire, oui, la désillusion pourrait être au rendez-vous.

L'exemple à suivre
Pendant les vacances, j'ai vu ce tableau. Dans l'audioguide il était expliqué que tout était légèrement flou autour de la cruche de lait. Pourquoi? Pour montrer à quel point la laitière est à 100% impliquée dans l'accomplissement de son geste et que la réalité extérieure  n'a pendant ce temps plus aucune prise sur elle. Voilà une illustration (voire allégorie) extraordinaire de la concentration et une formidable leçon pour tous ceux qui aspirent à exceller dans quelque domaine que ce soit. Que Yovann puisse prendre exemple sur elle cet après-midi... (notons, pour étayer mes propos, qu'elle a arboré les couleurs saint-mauriennes: le jaune et le bleu).

En revanche, la sérénité propre à la peinture de Vermeer ne risque pas de régner sur notre page facebook qui est véritablement en ébullition depuis le début de ce championnat d'Europe. Si ce n'est pas encore fait, venez y faire un tour, et signalez y votre présence et votre intérêt pour le parcours de Yovann:


3 commentaires:

  1. Pour info précise, le championnat jeunes auquel participe actuellement Yovann est celui de l'Union européenne et non le championnat d'Europe qui aura lieu à Batumi en Géorgie fin octobre.
    Cdlt

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    1. Merci! c'est subtil, mais je corrigerai!

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    2. Bravo Yovann pour tes perfs !,quel champion.

      Frederic

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